En soi, Chloé avait toujours trouvé beaucoup moins beau le mot plage que le mot mer. Pourtant, quand ils se lançaient, les après-midis d'été, "on va à la plage ?", c'était bien vers la mer, qu'ils se précipitaient, et Chloé ne retenait que cette idée. L'été, la mer, c'était la plage, c'était ce banc de sable, fin, uniformément blanc, ces ballons et dauphins gonflables, toutes ces serviettes, de plage, étalées jusqu'à vouloir manger tout l'espace. Finalement, ce qu'elle aimait, Chloé, c'était la mer, la mer d'hiver, en colère quand elle reprenait tous ses droits, s'autorisait à se déchainer sur les rochers, quand il fallait chausser les bottes, enfiler un ciré, avoir les oreilles qui sifflent et les doigts tellement engourdis qu'on acceptait volontiers, en rentrant, de se brûler les doigts sur les parois d'une tasse de chocolat. L'hiver, la plage, c'était la mer.
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