Quelques mois que je laissais les photos de mon voyage à Madère prendre la poussière dans mon ordinateur. Profitant de l'accalmie estivale, je me suis enfin attelée au tri de mes (trop) nombreux clichés, pour revivre un peu mon séjour en images.
J'ai tâché de retrouver le parfum des fleurs, l'île en regorge, bien aidée par son climat doux subtropical, bénéficiant d'une faible amplitude thermique. À Madère, il fait bon. Bon au petit matin, bon le soir, bon la nuit.
J'ai quitté la France et ses plantes tout juste bourgeonnantes, par un printemps timide, pour embrasser, sitôt arrivée à Madère, une explosion de couleurs. Des fleurs qui m'étaient connues, simplement en avance d'un temps, mais aussi des fleurs peu familières, déroutantes, que je ne me suis pas lassée de regarder, de respirer, de photographier. Des fleurs que j'aurais voulu collectionner, ramener dans une petite bulle de douceur thermique pour qu'elles puissent continuer leur petite vie auprès de moi.
J'ai particulièrement aimé les oiseaux de paradis, ces fleurs que ne pardonnent pas les hivers, par ici. Dans les parcs et jardins madériens, ils se tenaient fiers et élégants, la huppe bien droite, pendant que je me disais que la nature est bien faite.
J'ai aimé les ruelles de la Zona velha de Funchal, que j'ai plutôt choisi de parcourir en dehors des horaires de repas : on se retrouve ici dans une sorte d'équivalent madérien au Quartier latin parisien, dans lequel les restaurants ont pignon sur rue et où les serveurs rivalisent d'inventivité pour attirer le client dans leur établissement. Si je suis passée maître dans l'art d'esquiver et de décliner poliment les propositions, j'ai tout de même préféré déambuler dans ce quartier au petit matin, pendant que les terrasses ne sont pas installées, que le silence règne et que les murs révèlent tout leur charme. (je réserve d'ailleurs pour un autre article quelques photos de magnifiques oeuvres de street art)
J'ai eu la chance de vivre mon séjour à Madère pendant la Festa da flor, la Fête des fleurs, rendez-vous incontournable pendant lequel l'île se pare de ses plus belles couleurs et vit, l'espace de quelques jours, au rythme du folklore local, des chars fleuris et des défilés colorés.
Je me suis laissée aller à me perdre parmi les senteurs du Mercado dos lavradores (marché des travailleurs), dans le quartier Santa Maria de Funchal. Des fleurs à profusion, des fruits plus beaux les uns que les autres. Difficile de résister aux multiples appels du pied des vendeurs pour goûter aux fruits et sirops à base de fruits de la passion.
Si l'on souhaite plonger dans l'ambiance du marché lorsque celle-ci atteint son paroxysme, il faut y aller le vendredi matin. Pour ma part, de nature légèrement agoraphobe, j'ai regretté un peu de n'avoir pas choisi un autre moment : j'ai senti une grande fébrilité - voire une certaine nervosité - de la part des vendeurs, chez qui on percevait assez bien les enjeux de ce créneau où une foule de touristes se bouscule dans les allées étroites. J'avais connu ce même sentiment en visitant le Grand Bazar, à Istanbul, autre lieu incontournable, mais où j'avais trouvé la relation vendeur - client complètement biaisée par la concurrence féroce entre des stands très semblables.
Au marché, j'ai fini par céder assez rapidement et un peu au hasard aux insistances d'une vendeuse pour goûter et acheter quelques fruits, afin de continuer plus sereinement ma visite en indiquant poliment à tous les autres vendeurs que j'avais déjà réalisé mes achats.
Depuis le port de Funchal, je me suis régalée en empruntant le téléphérique pour rejoindre le jardin botanique de Funchal, perdue sur les hauteurs de la ville. Le voyage dure une poignée de minutes et vaut le détour rien que pour le survol de cette ville dense et très contrastée qu'est Funchal, entre mer et montagne, demeures cossues ou beaucoup plus vétustes. Dans le jardin, difficile de manquer le parterre fleuri géométrique, qui fait le bonheur des cartes postales les plus kitsch possible. De mon côté, j'ai surtout aimé le jardin des plantes grasses et ses cactus géants parmi lesquels j'aurais presque pu me croire perdue au fin fond d'un désert de l'Ouest américain.
J'avais opté pour un trajet en téléphérique permettant, outre la visite du jardin botanique, de visiter le village de Monte, encore plus en altitude. Le guide touristique dont je disposais m'en vantait le calme et le silence, seulement percé par le chant des oiseaux. J'ai pu vérifier cette information et apprécier la vue plongeante sur Funchal.
Le petit coeur pas trop bien accroché, je n'ai pas osé redescendre vers Funchal en "carro de cesto", ces traineaux en osier capables de prendre une vitesse folle, sans frein ni volant, simplement dirigés par les carreiros madériens, qui contrôlent et rectifient simplement la trajectoire avec les semelles de leurs chaussures.
Changement de décor radical à Porto Moniz, connue pour ses piscines naturelles dues à des formations de lave, au nord ouest de l'île. Partie de Funchal pour traverser l'île du Sud vers le Nord, j'ai vu le ciel se charger et ai passé certains sommets complètement perdue dans la brume.
Où manger ?
Je retiendrai une adresse, dans la vieille ville de Funchal. Pour y arriver, il faut réussir à dépasser les multiples sollicitations des restaurants des rues principales, pour se glisser dans un endroit plus calme, à l'extrême est de la zona vehla. Là, se trouve O Portao, dont les poissons aux saveurs sucrées-salées me laissent encore des souvenirs fameux.
- O Portao :
Rua Portao De Sao Tiago, Funchal
Salut Marion ! Ça fait longtemps que je te connais de nom, via Instagram mais je crois bien que c'est la première fois que je me promène sur ton joli blog. Merci à toi pour ce post qui va m'aider à préparer mon voyage. Mon koala et mon partons en septembre 10 jours. Nous adorons l'océan, les vagues (le surf donc), les randonnées le long du littoral et les forêts bien denses... Que nous conseilles-tu (hôtel, marche, ce que tu veux) ? A bientôt
RépondreSupprimerBonjour Alicia, cela me fait plaisir de te voir visiter mon blog !
SupprimerJ'espère retourner à Madère un jour pour visiter l'île à travers plus de randonnées dans le coeur de l'île, que je n'ai fait que traverser pour ce premier séjour. J'aurais notamment aimé monter jusqu'au Pico do Arieiro, en haut duquel s'offre à nous, d'après tous les guides que j'ai lus, une des plus belles vues possible. Il faut, paraît-il, une excellente condition physique pour mener la randonnée à son terme, mais le jeu en vaut sûrement la chandelle.
Je ne suis pas trop copine avec les hôtels, j'ai l'habitude, quand je pars en voyage, de trouver un logement via Airbnb. Pour ce séjour à Madère, j'ai trouvé quelque chose dans la vieille ville de Funchal. L'appartement était trop sombre à mon goût, mais j'ai adoré sa localisation, qui m'a permis de réellement baigner dans une petite vie de quartier, d'aller chercher mon pain à pied, de faire mes courses dans de petites épiceries, et d'aller au marché dont je parle dans l'article, qui était juste à côté.
Tout à l'ouest de Funchal, il existe, en front de mer, le quartier des hôtels, des établissements particulièrement imposants où se retrouvent tous les touristes. C'est un choix à faire, évidemment, en ce qui me concerne cela ne me correspond pas, et je n'ai pas du tout été séduite par ce quartier, à qui j'ai trouvé bien peu de charme.
Pour ce qui est d'un séjour itinérant, je n'ai pas de conseil à donner, car pour ce premier séjour, j'avais choisi de loger exclusivement à Funchal, et de rayonner un peu autour au fil de nos excursions.
Le jardin botanique de Funchal est un incontournable, le village de Monte est plein de charme également. Et puis il y a plein de petits villages de pêcheurs qui valent le coup d'oeil sur la côté sud, notamment Camara de Lobos...
Et sûrement plein d'autres choses ! :)
ces belles photos me rappellent mon séjour à Madère il y a quelques années ! La descente en panier en osier depuis Monte est une superbe expérience en dépit des sensations fortes qu'elle procure ! J'avais adoré
RépondreSupprimerContente d'avoir contribué à faire revivre un peu les souvenirs de ton voyage !
SupprimerJe suis sûre que la descente en traineaux est mémorable. J'ai été petite joueuse sur ce coup-là !
Madère était le voyage de rêve de ma grand-mère, l'île aux fleurs l'a toujours faite rêver et du coup moi aussi... mais je n'y suis pas encore allée, peut-être bientôt! En tous cas ton récit de voyage me donne envie!
RépondreSupprimerC'était le voyage rêvé de ma mère, également. J'ai projeté ce voyage un peu (beaucoup) pour elle, car je crois bien qu'elle n'y serait jamais allée si on ne l'avait pas prise par la main.
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