Gudule et Ninon, hérissons gravés

Aujourd'hui, j'avais envie de vous présenter Gudule et Ninon, couple de hérissons gravés. 

Gudule et Ninon sont nés samedi dernier, après 5, ou peut-être 6 heures de gravure. Piquant après piquant, je les ai vus me convaincre petit à petit, moi qui, le matin, étais assez sceptique de mon dessin préparatoire, et qui me maudissais de ne pas l'avoir recommencé au lieu de me précipiter, trop impatiente, pour le graver. 

Je découvre la gravure - plus particulièrement la linogravure - depuis quelques mois maintenant et je suis toujours aussi séduite par les surprises que peut me réserver l'étape de l'impression, quand la gravure prend vie et vient parfois contredire mes intuitions de départ. Car mes hérissons, finalement je les aime fort, eux qui me laissaient si perplexe le matin en regardant mon tracé au crayon à papier. 

Il y a un peu plus d'un mois, je vous avais présenté cette petite chouette, ma toute première linogravure, et je vous avais confié avoir vécu cette expérience comme une petite révélation. Cette fois encore, j'ai gravé avec de drôles de sensations, parmi lesquelles celle d'avoir croisé la route d'une pratique qui me correspond. Il y a quelque chose d'hyper intuitif qui opère, quand on grave, et l'hypersensible que je suis a l'impression de trouver là un terrain où cette caractéristique me sert plutôt qu'elle me dessert. On est au plus près de la matière, on évide, on balaye les pelures de linoleum, on touche la plaque régulièrement pour juger de la profondeur des sillons gravés. On avance doucement pour ne pas creuser la ligne de trop, pour ne pas déraper avec les gouges. On tombe progressivement en amour pour les personnages qu'on grave. On se familiarise avec eux, on apprend à les connaître, on leur donne un nom, ceux-là s'appelleront Gudule et Ninon. On leur invente une histoire, ici c'est l'étape de la rencontre, le coup de foudre entre deux hérissons. 

En 6 heures de tête-à-tête, on a le temps de s'en raconter, des histoires. 

J'espère qu'ils vous plairont, ces hérissons, et que, pourquoi pas, vous aussi vous vous raconterez des histoires en les regardant.