Allez savoir comment j'ai pu laisser s'écouler autant de jours en 2016 avant d'aller souffler enfin mes voeux sur la Pointe de la Torche. Cet endroit, si indomptable, que j'ai pourtant pris l'habitude d'aller arpenter chaque année au tout début du mois de janvier, comme un petit rituel pour me donner de l'élan, me dire que l'année sera belle, qu'elle ne peut qu'être belle quand on l'entame devant une mer si pleine de force, comme s'il était possible d'y venir en puiser un peu, de force.
Quelqu'un a peint des vagues, depuis la dernière fois, sur le blockhaus que j'ai toujours connu ici, et plus que jamais je trouve qu'il donne une identité à ce lieu incroyable.
Je suis arrivée en retard à notre rendez-vous de début d'année, mais la plage ne m'en a pas tenu rigueur, me réservant un jour de grand vent comme seule la Torche sait les faire, de ceux qui la font paraître si belle et si insaisissable. Je m'y suis donc étourdie, comme chaque fois, j'ai lutté pour marcher contre les bourrasques, j'ai grelotté, j'ai scruté les tout petits points au creux des vagues pour vérifier combien de surfeurs avaient osé braver le froid, j'en ai trouvé un seul et je l'ai traité de jeune fou. J'ai résisté tant que possible puis me suis réfugiée à l'abri en guettant les picotements dans les doigts qui se réchauffent petit à petit.
C'est toujours se faire un peu violence que de venir sur la Pointe de la Torche en plein hiver, et pourtant c'est beau, les quatre saisons représentées dans le ciel en 360°, et pourtant cela m'est essentiel.
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