62 days of summer #1

Alors ça y est, c'est l'été ? 

Je me souviens m'être souvent maudite, quand j'étais lycéenne, lorsque je voyais arriver la fin de l'été et que je réalisais que je n'avais pas vu passer ces huit semaines de vacances. Huit semaines entières qui me semblaient l'infini deux mois plus tôt, et qui m'avaient avalée sans que je m'en rende compte, sans que j'aie l'impression d'en avoir vraiment profité. 

Juillet pointant son nez, je me suis demandé quel sort j'allais réserver à mon blog tout l'été. Si je m'écoutais, ou bien si je ne m'écoutais pas, devrais-je peut-être plutôt écrire, je crois que je continuerais à m'en tenir à mon rythme de publication habituel avec une précision de métronome. Et je ne suis pas sure que ce serait très sain, ni qu'à la fin de l'été, je ne serais pas à nouveau cette même lycéenne qui n'a pas vu le temps passer. L'article de Léa, la semaine dernière, m'a fait un petit peu réfléchir à ce sujet. 

Car cet été, je voudrais lire, je voudrais dormir, je voudrais rêver, je voudrais refaire le monde, comme tout le monde. Ecrire sans partager, bien égoïstement, aussi, sur du vrai papier. Du papier, je voudrais en gratter tout plein. Cette année, j'ai brodé, j'ai gravé, et j'ai beaucoup aimé cela, j'y ai passé des centaines d'heures d'attention et de concentration. Des projets et de nouvelles envies ont germé dans ma tête, mais mes yeux sont fatigués. J'ai dessiné avec des fils, dessiné avec des gouges, et j'ai oublié de dessiner tout court. Cet été, j'ai plus que tout envie de me réconcilier avec les dessins tout simples, les dessins spontanés. Avec du papier et des crayons. Des collages. J'ai envie de déballer tous mes pinceaux d'aquarelle sur l'herbe, sur le sable, à la mer, dans les montagnes, bientôt, et dessiner sans compter, sans craindre de faire "du laid".  Je voudrais dessiner sans réfléchir au résultat, dessiner comme un enfant.  

Je ne sais pas encore exactement quel sera mon rythme de publication sur ce blog cet été, mais j'ai envie de procéder avec davantage de latitude, moins de cette régularité à tout prix. Après tout, cet espace est né du seul plaisir de partager, autant faire en sorte qu'il en demeure ainsi tout l'été. 

Alors tandis que mon petit blog passe officiellement à l'heure d'été, je me suis dit que j'allais vous donner rendez-vous ici tous les lundis pour partager avec vous quelques pages de mon carnet d'été, mon carnet de réconciliation avec le papier, le dessin tout court et sans filtre. 
On parie que je tiendrai le pari ? En vrai, j'ai déjà commencé depuis le 1er juillet. Je veux dessiner des gens qui regardent droit devant, des gens qui pleurent et qui rient. Avec les cheveux tout embrouillés, des cheveux plein de sel. Je ne dessine pas assez les gens, alors forcément, on marche sur des oeufs, les portraits et moi. Ce sera mon petit projet créatif de l'été, mon petit truc à moi qui fera que quelque chose a changé, que je suis bien passée à l'heure d'été. Il connaîtra trois pays, mon petit carnet, cet été, mais j'espère que je réussirai à poursuivre ces portraits par-delà les frontières et le matériel dont je disposerai ici et là. 

Voilà donc les premiers dessins de ce projet. 62 days of summer, ou 62 portraits imaginaires, du 1er juillet au 31 août, pour lesquels je n'ai envie de me fixer aucune règle, pas même celle de m'y tenir jusqu'au bout, ni celle de m'interdire de dessiner 10 portraits un jour, et aucun le lendemain, encore moins celle de me cantonner à un style.  Je veux dessiner comme un enfant. J'espère que vous apprécierez ces petits rendez-vous du lundi. Et puis il y en aura d'autres, des rendez-vous, au final ça ne changera pas beaucoup, par ici, mais pour moi cela changera tout. 

J'espère que vous apprécierez de m'accompagner un peu dans ce projet d'été. Rendez-vous lundi prochain, chiche ?

D'ici là, il est probable que vous voyiez passer quelques chutes de papier et des découpages à gogo sur mon compte Instagram, si vous avez envie de me suivre dans les coulisses de mon projet d'été. 

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