lundi 28 novembre 2016

"Développer la photo" et filer vers Noël


Aujourd'hui, je débute la semaine sur mon blog en vous écrivant un article qui ne vous permettra pas de réaliser quoi que ce soit, pas plus qu'il ne vous donnera de conseils, ou vous proposera un printable. En commençant à l'écrire, je me suis demandé ce que j'allais bien pouvoir vous apporter, alors, et puis chemin faisant, j'ai eu envie de vous parler du ressenti qui est le mien lorsque, comme samedi dernier, j'entre dans l'atelier où j'imprime mes gravures une fois par mois. 

Après une grosse période dévolue à la broderie, la semaine dernière, j'ai donc choisi de consacrer mes "heures créatives" à la gravure. Depuis un peu plus d'un an maintenant, j'oscille quasi exclusivement entre ces deux pratiques, passant successivement de l'une à l'autre selon qu'un médium correspond plus ou moins au rendu que je vise, à l'idée que j'ai en tête, selon que j'ai besoin de renouer avec le support papier, ou qu'au contraire les fils et les aiguilles me manquent.

Comme à mon habitude, je me suis laissée inspirer par les saisons et cette ambiance festive de fin d'année qui bat déjà son plein. Clairement, l'automne et l'hiver sont des sources d'inspiration inépuisables pour moi, chaque année, j'attends cette période avec une impatience digne d'un enfant. 

Et puis, le week-end dernier, donc, équipée de toutes mes petites plaques de linogravure que j'avais gravées tout au long de la semaine, j'ai pu me rendre à l'atelier pour imprimer mes dessins. Et, définitivement, voir se révéler sur le papier des dessins que j'ai imaginés puis patiemment gravés est un vrai plaisir pour moi. La gravure n'a pas cette instantanéité du dessin, où on ne perd jamais de vue ce qu'on est en réaliser. Là, il faut sans cesse garder à l'esprit l'effet miroir de l'impression, et graver comme en négatif, en imaginant les creux et les pleins plus qu'on ne peut réellement les voir. Quand je m'installe dans l'atelier, je ne peux pas m'empêcher de retoucher encore un peu mes plaques, de vérifier que les creux sont assez profonds, que les bords sont suffisamment lisses et francs. Pour finir, je balaye consciencieusement mes plaques avec un petit pinceau pour enlever le moindre copeau de linoléum qui pourrait gêner l'impression. C'est toujours tout un rituel.

Ensuite vient le moment de l'encrage, avec des encres à l'eau, les Aquawash de la Maison Charbonel, toujours. J'utilise rarement des encres pures, je préfère tâtonner pour trouver la teinte que j'ai en tête. Je ne possède donc que les couleurs primaires, du blanc, du noir, et tout juste un joli Gris de Payne supplémentaire, petit caprice personnel d'il y a quelques mois. Et je mélange, je fais de la tambouille pour fabriquer mes couleurs. Je me fais souvent avoir par la différence d'aspect entre le mélange que j'ai sous les yeux et la teinte obtenue sur le papier, toujours un à deux tons plus sombre. C'est quelque chose qu'il faut savoir anticiper, mais parfois, aussi, je me laisse surprendre par un résultat qui me plait finalement plus que ce que j'avais imaginé.

Le week-end dernier, j'ai beaucoup cherché avant de trouver cette nuance de marron que vous découvrez sur le lévrier que je vous présente aujourd'hui. Le mélange obtenu me semblait un peu trop rosé, et puis mon intuition m'a soufflé de faire un premier essai d'impression. Et c'était en réalité le marron parfait. Pas parfait, mais c'était simplement le marron que j'avais imaginé, exactement lui.

C'est drôle, tandis que je quittais l'atelier, l'autre jour, mes petites plaques à nouveau sous le bras, mes gravures glissées dans mon carton à dessin, je me disais que chaque fois, j'entrais dans cet atelier comme un photographe dans une chambre noire. Avec la même impatience de voir "se révéler" mes dessins, de "développer la photo". La même impatience que quand je confie (beaucoup trop rarement) une pellicule photo à mon photographe. 

J'espère que cette gravure vous plaira comme il me réjouit d'avance de la faire figurer en bonne place sur ma table de Noël, puisque je compte utiliser ces cartes comme porte-noms pour mes proches le soir du réveillon. Je l'aime beaucoup, ce lévrier, j'aime le voir vers Noël avec tant d'enthousiasme qu'il en fait valser son petit bonnet rouge.

J'espère aussi que vous aurez trouvé cet article intéressant, malgré mes doutes du départ en l'écrivant. Peut-être qu'il aura donné envie à certains de se pencher de plus près sur la pratique de la gravure, qui est une activité tellement fascinante, je trouve, même un peu magique !

J'ai encore quelques gravures à vous présenter, deux petits compères bien équipés pour l'hiver, que je reviens très vite vous montrer !
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2 commentaires:

  1. Elle est super chouette cette gravure!! Je l'aime beaucoup beaucoup!

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    1. Oooh, merci beaucoup beaucoup aussi pour ce joli retour de ta part !

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