A nous deux, l'hiver

Il y a des matins, comme ça, où j'ai cette envie irrépressible d'aller voir le Soleil se lever. Hiver comme été, ça me revient comme un boomerang. 

Ces levers de Soleil qui se méritent tant, les matins de juillet, quand il faut beaucoup beaucoup trop écourter ma nuit pour m'offrir ce spectacle, et qui semblent si accessibles en janvier. L'autre matin, j'ai consulté mon téléphone qui promettait un ciel sans nuage, et j'ai réservé mon ticket pour un nouveau lever du jour. J'ai contré ces embûches de l'hiver qui refuse que ce soit si facile, tentant de décourager son monde avec un Soleil qui ne réchauffe pas, un sol givré et un froid qui fait pleurer comme pas deux. 

J'ai balayé tout ça, disparu sous mes vêtements ne laissant voir que mes yeux, et j'ai marché jusque tout au bout sur le chemin de halage. J'ai croisé si peu de monde sur ma route, que je suis arrivée la première au pied du Soleil. 

Je suis rentrée en marchant le plus rapidement possible pour sentir mes jambes fourmiller et se réchauffer tout à la fois, puis j'ai réconforté mes doigts autour d'une tassé de thé, et mis au moins deux heures à me réchauffer. Au fond, il m'a quand même un peu bien eue, l'hiver, mais il ne m'a pas pris mon lever du jour.