Février et des petits dessins ritualisés

En février, j'ai participé au challenge créatif proposé par Flow magazine pour ses deux ans. J'ai publié chaque jour un dessin sur mon compte Instagram en respectant le thème proposé. Des thèmes qui reprenaient les titres de certains sujets abordés jusqu'à présent dans les 14 premiers numéros du magazine. 

Un challenge rien que pour le plaisir, qui est tombé à pic, pour moi qui essaye régulièrement de trouver des manières simples et ritualisées de renouer avec la simplicité du dessin sur papier, quelque chose de rapide, qui me permette de compenser la frustration générée par mes dessins brodés, sur lesquels je passe des jours entiers avant de parvenir à un résultat abouti. 

Il n'a pas toujours été facile de partager ces dessins qui n'étaient pas forcément aboutis, justement, parfois un peu bancals, mis en couleur un peu rapidement. Ca a été un exercice très différent de la broderie ou de la gravure, mais j'ai beaucoup aimé passer un quart d'heure, une demi-heure sur ces dessins et parvenir à un petit résultat, aussi imparfait soit-il, contre les longues heures de travail que je consacre à une broderie. 

Merci donc à Flow magazine, de me donner régulièrement de quoi stimuler ma pratique créative.

Tout à l'heure, j'ai rangé mes crayons de couleur dans leur boîte, et, c'est bête, j'ai l'intuition qu'ils vont y rester un petit moment, l'intuition que dès demain je dirai que je n'ai pas le temps de continuer mon petit carnet, de prendre ce quart d'heure pour dessiner sur le papier. Pourtant, mes journées dureront a priori toujours 24 heures, comme en février. C'est fou ce qu'un engagement, aussi peu contraignant soit-il - au fond ce challenge n'était qu'un engagement pris avec moi-même -  peut nous pousser à trouver du temps et des ressources là où on ne pensait pas en avoir. 

Le dessin est typiquement une de ces activités pour lesquelles on pourrait vite être tenté de dire : j'aimerais m'y (re)mettre, mais je n'ai pas le temps. Il a suffi de m'imposer ce petit rendez-vous quotidien, en février, pour que je ne me pose même plus la question. Ca coulait de source. Ca m'a rappelé un petit défi que m'avait lancé ma grande soeur quand j'étais plus jeune, celui de dessiner chaque jour à la même heure quelque chose que j'avais sous les yeux. Là aussi, c'était un exercice ritualisé, ancré dans mes habitudes, et comme par magie, les journées semblaient cacher des heures insoupçonnables. 

Vous aussi ça vous arrive ? De constater comme il est plus facile de trouver du temps pour se consacrer à une activité créative non prioritaire quand on en fait quelque chose de ritualisé ?