vendredi 7 avril 2017

Dis, on se connaît, joli Finistère ?


Je suis toujours celle que tu étonnes par tes sautes d'humeur, tes avis de grand vent qui chassent la pluie, font revenir le Soleil, puis non, puis oui à nouveau. Celle que chaque fois que je crois enfin te connaître, tu renvoies à son ignorance comme tes grandes vagues les petits cailloux dans le sable. 
Ce dimanche-là, je n'avais pas envie d'explorer un nouveau morceau de la côte bretonne, je voulais plutôt me laisser bercer par la douceur de cet endroit-là, celui que j'avais connu l'été dernier. Un de ces petits paradis où dit-on, la mer frappe moins fort,  les eaux sont plus bleues, le vent moins senti. Ma plage, là, comme ça, nichée dans un creux de falaise, ma plage qui ne s'offre et ne se dévoile qu'après un quart d'heure de marche sur le chemin des douaniers, en évitant les racines, les espadrilles qui font crisser les feuilles, qu'en tournant le dos à "la grande plage" avec une pincée de snobisme. 
Ma plage, où l'été je viens passer des matinées entières à lire adossée contre les rochers, attendant que les vacanciers arrivent au compte-goutte pour repartir quand je n'ai plus envie de partager "mon" petit paradis.

C'est cet endroit-là que je suis allée retrouver, ce dimanche-là. Il faisait bon, il faisait beau, et j'avais hâte de découvrir à quoi ressemblait ma plage au printemps. 
Et puis sur le chemin côtier, le ciel s'est couvert, le vent s'est levé. Très vite j'ai compris que ce n'était pas ma plage que j'allais retrouver. Oh, il y avait bien le petit kiosque, en haut de la falaise, pour me rappeler que j'étais au bon endroit, mais cet endroit-là me montrait un visage différent, une gueule de plein hiver au printemps, de la colère et des grosses vagues venues engloutir toute ma plage. Il a fallu ruser pour emprunter le petit escalier de pierres qui sépare les deux criques, regarder au large et me tenir là comme un surfeur qui refuse de prendre la vague. Profiter de ce moment où la mer se retire pour sauter et passer de l'autre côté.

Je n'ai pas lu contre les rochers comme d'habitude, je n'ai rien fait comme d'habitude, d'ailleurs. L'endroit était beau, plein de caractère, c'est juste que, venue retrouver un vieil ami, je rencontrais un parfait inconnu. 

4 commentaires:

  1. J'aime beaucoup la façon que tu as d'écrire! cet article est très beau, on dirait le début d'une histoire. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais il me plait beaucoup!
    C'est si chouette de savoir si bien écrire et décrire les choses...

    jessica

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    1. Oh merci Jessica ! Ca me touche beaucoup ! J'ai toujours aimé écrire, alors de temps à autre, j'aime bien publier des petits billets de ce genre par ici, des bribes de je ne sais quoi qui me sont venues sur l'instant.

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  2. Bel article et tes photos sont très belles.
    Bisous, Audrey du blog: https://dofandcat.blogspot.com

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