L'ours aviateur

Si vous saviez depuis combien de temps j'ai envie de partager cette gravure avec vous ! Ceux qui me suivent sur  InstaStories ont peut-être déjà aperçu ce petit ours à l'occasion de mes publications, lorsque je passe une journée à l'atelier des Beaux-Arts de ma ville. 

Si j'ai mis autant de temps pour vous le présenter par ici, c'est que cette gravure s'est faite en quatre temps, et qu'il a fallu reporter chaque fois l'impression de l'étape suivante à plus tard, pour laisser l'encre sécher avant d'y surajouter de la matière. 

Cet ours que je vous montre aujourd'hui n'est d'ailleurs qu'un premier essai : pour les autres impressions, j'ai préféré reporter la dernière étape à la fois prochaine, pour me garantir de ne pas gâcher le travail déjà effectué. Il me reste donc un bon petit bataillon d'ours à qui il manque encore les verres des lunettes ! 

Toujours fidèle à ma technique peu académique de la "gravure puzzle", j'ai gravé cet ours sur quatre morceaux de linoléum distincts, comme vous pouvez le voir sur la photo qui suit : 

1 - l'ours

2 - le casque

3 - les lunettes

4  - les verres des lunettes

L'essentiel est d'utiliser la couleur la plus claire en premier. Les couleurs suivantes, plus foncées, viennent alors se superposer à la première sans que cela perturbe le résultat d'ensemble. Les teintes retenues pour cette gravure ont donc été choisies avec cet impératif en tête. L'ours en bleu clair, le casque en camel, puis les lunettes par-dessus dans un marron plus sombre, et enfin, les verres des lunettes, dans un bleu de Prusse profond. 

Parfois, on distingue tout de même une légère démarcation entre deux couches - comme ici, entre le bleu clair et le camel -, mais ce n'est pas quelque chose qui me gêne. J'aime bien, au contraire, pour ces gravures "multicouches", que l'architecture de toutes les étapes soit encore perceptible sur le résultat fini.

Si j'ai pu imprimer le casque et les lunettes le même jour (le casque le matin, les lunettes l'après-midi), pour le reste, il a fallu espacer les impressions, et à raison d'une session à l'atelier par mois, c'est donc bien 3 mois que j'ai dû attendre pour parvenir à un premier résultat. Autant dire que j'avais hâte que ça se termine, et que je me tâte de plus en plus quant à investir dans une presse à la maison, afin de gérer les impressions de mes gravures quand bon me semble. 

Toujours est-il que j'ai porté cet ours aviateur longtemps dans ma tête avant de m'y consacrer. L'univers des pilotes d'avion, des premiers aventuriers de l'aviation, a toujours été quelque chose d'assez fascinant, et les photographies qui restent de l'époque fin XIXè - début XXè constituent un puits d'inspiration sans fond, pour moi. Je pense d'ailleurs que j'aurai du mal à m'arrêter à cet ours… Affaire à suivre !

Qui sait, peut-être qu'il y a, parmi vous, des personnes qui répondaient "pilote d'avion" quand on leur demandait, enfant, ce qu'elles voulaient faire plus tard. J'espère que ces personnes-là retrouveront un peu leur âme d'enfant en regardant mon aviateur à grandes oreilles. Alors, des pilotes d'avion dans la salle ? :)

Belle journée à tous !

… Et pardon pour la qualité très discutable des photos de cet article !