Lundi dernier, partie comme une voleuse à Amsterdam, j'ai fait une entorse à mes habituels articles créatifs du lundi / mardi. Je sais bien que je ne suis tenue à aucune obligation de publier trois articles par semaine, ni deux… Pas même un d'ailleurs ! Ce blog est un espace bien petit au milieu de l'océan des Internets, mais je dois également noter que la régularité de publication m'est nécessaire. Je crois bien qu'en ne m'astreignant pas au rythme auquel je m'efforce de rester fidèle, j'aurais vite fait de laisser les choses filer, et de ne plus publier que tous les 15 du mois, voire moins.
Alors que ce petit blog, outre le fait d'être un espace de partage formidable, c'est un peu mon moteur créatif. Avec lui, je suis certaine de continuer à vouloir écrire, dessiner, graver, broder, photographier, ouvrir mes écoutilles et afficher une curiosité de toutes les situations. Je ne suis pas sûre que je broderais autant, par exemple, si je gardais cela rien que pour moi. Plus que tout, j'ai envie de partager mes créations avec vous, j'ai envie de vous faire retomber en enfance à travers elles, de vous toucher, j'ai envie de vous enthousiasmer, et, portée par votre enthousiasme, de m'en retourner créer davantage.
Lundi dernier, alors que la broderie que je vous présente aujourd'hui était pourtant terminée, il n'y a pas eu d'article sur mon blog, et je crois que mon esprit en a profité pour se reposer sur ses lauriers. À Amsterdam, mon prochain ouvrage de broderie, le dessin tout juste tracé sur le tissu, est resté dans mon sac. Dans les heures tièdes de cette ville que j'adore, et qui m'inspire pourtant au-delà du réel, j'ai ralenti le rythme. Moins créé (pas du tout, devrais-je écrire), moins griffonné d'idées (quelques-unes), et, alors que généralement, je suis frustrée de ne pas pouvoir broder aussi vite que les dessins naissent dans ma tête, ce fut le trou noir, loin du bouillonnement habituel.
Alors je crois que si les pauses peuvent faire du bien, en matière de création j'ai besoin de maintenir la machine en route, et de continuer à broder pour avoir envie de broder, de continuer à graver pour avoir envie de graver, de publier régulièrement sur ce blog pour entretenir mes envies et mes idées d'articles. Je crois que c'est le cercle vertueux de la création, et que si je m'arrête de créer, rapidement, je n'ai plus d'idées, plus d'impatience à réaliser ce que j'ai en tête, puisque, insidieusement, les idées d'hier ne sont plus là aujourd'hui.
Aussitôt rentrée d'Amsterdam, j'ai ressorti mon ouvrage brodé du sac, je me suis replongée dans le choix de couleurs opéré juste avant mon départ. Il a fallu réactiver mes idées d'alors, retrouver mon enthousiasme du départ à l'égard de ce projet, et remettre la machine en route. Ca n'a pas été évident au début, il m'a semblé être touchée par ce qu'on appelle tout simplement… la flemme, et puis je me suis fait violence en allant refaire le plein d'inspiration sur Pinterest, je me suis forcée à griffonner quelques embryons d'idées, probablement des choses qui demain me sembleront sans intérêt, mais l'essentiel à ce moment-là, c'était de les noter. En les notant, j'en ai noté d'autres, qui sont venues se greffer aux premières, et puis d'autres sous-jacentes. Et j'ai relancé la machine.
J'espère réussir à vous présenter très prochainement ce nouveau projet, l'abandonné réadopté, car oui, maintenant que j'ai repris le fil de la création, j'ai déjà hâte d'achever ma broderie en cours pour pouvoir le plus tôt possible m'atteler à la prochaine. Le cercle vertueux de la création.
En attendant, c'est ma broderie terminée juste avant Amsterdam que je partage avec vous aujourd'hui.
Une broderie de saison comme je m'évertue à en faire, avec une scène de complicité "bucolique" entre cette demoiselle et son chien.
Une broderie toute simple, aussi, avec tout juste un peu de volume apporté par les fleurs jaunes.
Voici le détail des points et des couleurs utilisées avec les fils moulinés DMC :
Demoiselle :
- contours au point de tige, 1 fil (réf. 844).
- top au passé empiétant, 2 fils (réf. 211), et petit coeurs ajoutés au point arrière (2 fils, réf. 309).
- jupe au passé plat, 2 fils (réf. 926)
Chien :
- contours au point de tige, 1 fil (réf. 300)
- tâches au passé empiétant, 2 fils (réf. 300)
- yeux et nez au passé plat, 2 fils (réf. 310)
- collier : contours au point de tige (1 fil, réf. 823), motif au passé plat (2 fils, réf. 823)
Décor :
- herbes hautes réalisées en faisant tout simplement de larges points de façon plus ou moins aléatoire avec une épaisseur de fil. J'ai utilisé deux nuances de verts : 3363 et 3364.
- les tiges des fleurs sont réalisées au point de tige (1 fil d'épaisseur)
- les fleurs jaunes sont réalisées au point de pompon (2 fils, réf. 3047)
- les fleurs roses sont réalisées au point de bouclette (1 fil, un joli rose récupéré parmi mes nombreuses chutes de fils).
- j'ai ajouté quelques fleurs roses éparses dans l'herbe au point de noeud, en utilisant deux nuances de rose : 543 et 963).
Que faites-vous de votre côté pour entretenir la "machine" créative ?
Les pauses vous sont-elles bénéfiques dans ce domaine, ou vous rendent-elles plus difficile de retrouver le chemin de l'inspiration ?
Un super article inspirant ! Tes broderies sont toujours aussi jolies et originales <3
RépondreSupprimerJe comprends bien ce flux créatif que tu décris: tantôt là, tantôt parti... pas toujours facile en effet d'entretenir la machine créative. C'est un peu un paradoxe: savoir construire une habitude pour créer tous les jours (ou le plus possible) et ainsi gagner en confiance et progresser... mais aussi savoir s'arrêter, respirer et découvrir sans culpabiliser. Et puis savoir où on en est aussi car ce n'est pas si facile de deceler un "blocus" ou mieux de comprendre ce qui arrive ... et puis il ne faut pas chercher à tout analyser aussi.... oui c'est un vrai paradoxe mais c'est ça qui nous plait non? A bientot :)
Merci pour ton commentaire Marie ! Oui, il y a un sacré paradoxe là-dessous, car en effet, si je ne crée plus rien, je constate que j'ai beaucoup de mal à m'y remettre, je serais capable de rester des mois à procrastiner, tandis que le tourbillon créatif au contraire, me maintient dans une certaine dynamique en même temps qu'il me préserve de la panne. Mais je sais aussi que les pauses sont nécessaires pour prendre du recul et pouvoir se renouveler sans finir par tourner en rond, la tête tellement dans le guidon. Quel dilemme ! A très vite ;)
SupprimerQuel bel article, tu écris vraiment bien ! Je comprends ton envie de garder ce blog pour te motiver à créer, je ressens la même chose avec mon compte Instagram et mes Vlogs. Si je ne partage pas j'ai l'impression d'oublier quelque chose...
RépondreSupprimerEn ce qui concerne les pauses, je pense qu'il faut en faire quand on fini par se forcer à créer, pour éviter de se dégoûter complètement de ce qu'on fait.
Merci beaucoup ! Je suis tout à fait d'accord avec ce que tu écris à propos des pauses. Parfois, la pause… s'impose !
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