Chaque fois que j'ai la possibilité de m'échapper, de prendre du temps pour moi, j'ai aussitôt des envies d'ailleurs, et je l'éprouve effectivement, ce besoin de m'échapper de quelque chose ou quelque part. Je veux partir loin, et je ne prends finalement pas assez de temps pour faire le tour de la Bretagne. Pourtant, je ne compte plus les fois où je m'extasie devant des photos qui ont été prises sur le pas de ma porte. Des photos de petits trésors bretons que je n'ai toujours pas pris la peine d'aller explorer, alors qu'ils sont sous mes yeux, ou presque. Petit à petit, j'essaie de rectifier le tir, et d'aller voir toutes ces pépites de plus près. Je constitue des listes, et je me donne des objectifs de découvertes ou de redécouvertes.
En avril, j'ai profité de quelques jours de vacances, et j'ai décidé de les consacrer à la Bretagne. A plusieurs reprises, j'ai paniqué et me suis mise à chercher des destinations de dernière minute, tergiversant sur ma décision, me demandant si je n'allais pas regretter de ne pas être partie, ensuite, quand je ne pourrais plus le faire. Partie chercher de la famille à la gare, face au ballet de touristes, ceux qui partent, ceux qui arrivent, l'envie m'a démangée, moi aussi, de monter dans le train et de partir. J'ai regardé les avions dans le ciel et j'ai tâché d'imaginer où je pourrais bien m'envoler, maintenant, tout de suite.
Mais je me suis efforcée de tenir ma décision, et de rechercher l'ailleurs tout à côté de moi. Et finalement, mes vacances auront été bien trop courtes pour explorer tout ce que j'aurais souhaité explorer. Aujourd'hui, je vous emmène pour partager un petit bout de route avec moi, à la Pointe du Raz.
Avant d'y retourner m'y balader, il y a quelques semaines, j'avais un souvenir d'enfance de la Pointe du Raz. Aussi précis que sélectif, il se résumait à une part de kouign-amann que m'avait offert ma tante, alors que le vent soufflait fort, très très fort. Et à des faits divers dans les journaux, ceux qui égrènent le nom des malheureux qui se sont fait piéger par les vents.
Je crois que, forte de ce souvenir, je n'imaginais pas vraiment la Pointe du Raz autrement que sous des conditions climatiques mitigées, un ciel gris et chargé, et des rochers frappés par la mer. Le genre d'endroit qui impressionne, où j'aime me rendre quand je suis moi-même en colère, et que j'ai l'impression de pouvoir laisser la nature s'exprimer à ma place.
L'autre jour, je n'étais absolument pas en colère, pas plus que le ciel, bleu sans nuage. Mais je voulais partir loin, loin pas très loin, et l'endroit me semblait tout trouvé.
Sur le sentier, j'ai entendu parler toutes les langues, parce qu'en se rendant là, certains étaient réellement partis loin, pour de vrai. Je me suis crue en Ecosse, puis en Cornouaille anglaise, puis non, cette Cornouaille-là était bien française. Je lui ai donné la main pour avancer au bord du vide juste assez mais pas trop. J'ai savouré le premier pique-nique de l'année, mis de la crème solaire et posé pour une photo souvenir. Et puis je suis partie loin, moi aussi.
Finalement, quand on regarde cette carte, c'est un peu le bout du monde, la Pointe du Raz, non ?
Le bout du monde je ne sais pas, mais le bout de la France ça c'est certain. L'endroit est superbe et ça doit être quelque chose de se trouver là en ayant conscience de son emplacement géographique. :)
RépondreSupprimerC'est certain ! C'est un très bel endroit, à privilégier en basse saison, pour le garder un peu rien que pour soi. :)
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