vendredi 26 mai 2017

Regarder les bateaux quitter le port

Les jours s'allongent, et avec eux je commence à mesurer à nouveau les levers de Soleil qui coûtent, ceux de l'été qui approche, et qui ne cessent d'avancer l'heure du réveil, chaque fois que je me mets en tête d'aller assister au spectacle des premières lumières matinales. 
C'est ce que j'ai souhaité faire il y a quelques semaines, alors que la météo prévoyait grand beau, et que je ne pouvais me résoudre à ne pas être de la fête. C'est ce que j'ai voulu faire, me lever tôt, beaucoup trop tôt, déjà une heure plus tôt qu'en plein hiver, et sans doute encore une heure plus tard qu'en été, pour parvenir là-bas à l'heure dorée.
Là-bas, c'était le port du Guilvinec, dans le Finistère sud. C'était rempli de bateaux et de pêcheurs bretons en salopette jaune. C'était l'effervescence, celle de la criée, du ballet de mouettes et de ceux qui quittent le port. L'heure de pointe sur l'eau. C'est toujours quelque chose de regarder un bateau quitter le port, d'entendre son signal, de suivre son sillon laissé sur le chenal. J'ai chaque fois mille images de films qui me viennent en tête, et je ne peux m'empêcher de chercher les familles des marins sur le quai, ajoutant un petit mouchoir. En vain. Je sais bien que ceux-là ne partent ni bien loin, ni bien longtemps, mais les voir quitter le port fait toujours ainsi galoper mon imagination, quand je vais regarder les bateaux à l'heure où le Soleil se lève. 
Ce matin-là, je suis rentrée avec les yeux qui piquent, fatiguée de m'être levée si tôt, mais excitée aussi, avec cette impression d'avoir ajouté une heure à ma journée, comme ça, une heure bonus, volée à la nuit, sûrement, glissée dans l'enveloppe des 24 heures à venir. En quittant le port, les volets étaient encore fermés pour la plupart. Quelques restaurateurs sortaient des piles de chaises, faisant prendre forme aux terrasses. La poissonnerie ouvrait son rideau à m'en faire grincer les oreilles. Et moi, moi je rentrais, je rentrais travailler et commencer ma journée, avec le sentiment que celle-ci avait déjà commencé. 

Et vous, vous choisiriez d'y glisser quoi, 
à votre journée, 
si celle-ci comptait plus que 24 heures ? 

4 commentaires:

  1. Il faut que je me lance dans ces levers matinaux, la lumière y est si belle... Vos photos m'y incitent en tout cas !

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    1. C'est vraiment le moment de la journée où je trouve la lumière la plus belle. J'espère que vous y prendrez goût aussi !

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  2. J'ai adoré cet article très poétique. Plus jeune, quand j'allais en vacances chez mes grands parents au bord de la mer méditerranée, j'aimais me lever tôt. Il n'y avait presque personne sur la plage, je n'entendais que le doux remoud des vagues (qui est très doux à la mer^^). Et à 11h, je partais, quand les touristes arrivaient (même si j'en étais un peu une aussi). Maintenant que je suis plus âgée, ma tendance à fuir les touristes en voyages s'est accentué : j'ai fait Londres en plein mois de novembre, et j'entendais trop parler français à mon goût^^. Cet été, avec mon compagnon, nous allons fuir les touristes et aller visiter Berlin et Prague... Enfin cet été... En septembre bien sûr, puisque c'est hors saison et que l'on risque de trouver encore moins de touristes là bas :)

    Si j'avais une heure de plus, je ne sais pas si je l'utiliserai à bon escient en fait. Est ce que je ne scrollerais pas un peu plus mes réseaux sociaux ? Ou alors j'en profiterai pour cuisiner encore plus, lire encore plus... Ou alors me mettre enfin au sport!^^

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    1. Merci pour ce commentaire si personnel, ça me fait plaisir de lire ces anecdotes. L'été, je fais comme toi, je suis une inconditionnelle des matinées à la plage, lesquelles s'achèvent généralement vers 11 heures, en même temps que les autres vacanciers commencent à affluer sur le sable.
      C'est vrai qu'il est facile de "gaspiller" son temps bonus, moi la première, je regrette souvent après coup de n'avoir pas assez profité des jours fériés, ou de les avoir passés trop connectée en tout cas.
      Bon dimanche à toi !

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