Si vous me suivez sur Instagram, vous avez peut-être vu passer quelques stories en direct de l'atelier de gravure ce week-end. J'ai été très touchée par les retours que j'ai reçus à propos de la gravure que je partage avec vous aujourd'hui. Cet enthousiasme m'a rappelé une de mes aspirations créatives pour 2018, qui est de mettre davantage la gravure à l'honneur sur mon blog cette année.
Ni une, ni deux, j'ai décidé de lui consacrer un article et de décomposer avec vous le processus de son impression. Je sais que cette pratique paraît encore obscure aux yeux de certains, alors si je peux contribuer, à ma petite échelle, à éclaircir les choses, j'en serai ravie.
Processus d'impression de la linogravure
Le matériel de linogravure
Voici le matériel auquel j'ai eu recours pour cette gravure.
- Ma plaque de linoléum préalablement gravée avec mes fidèles gouges de la marque Pfeil. C'est le deuxième portrait que je réalise dans cette même veine. En bonne amoureuse que je suis des pulls jacquard, j'ai eu envie de décliner quelques personnages autour de ce thème. Je vous montrerai la jumelle de ce jeune homme très prochainement.
- des tubes d'encres typographiques. J'utilise la gamme Aquawash de la maison Charbonnel, des encres qui se nettoient à l'eau et dont je suis très satisfaite. Ils ressemblent à des tubes de gouache, mais la texture des encres est plus collante et pâteuse. Il faut la travailler un peu à la spatule avant de l'appliquer sur la plaque de linoléum gravée. Pour mon personnage en pull jacquard, j'ai opté pour de l'ocre jaune et un bleu de Prusse mélangé à une pointe de noir.
- Des rouleaux encreurs. Je raffole des tout petits rouleaux, qui me sont souvent bien utiles pour des encrages de précision dans certaines zones de ma plaque où différentes couleurs se cotoient.
Graver la plaque de linoleum
Depuis mes débuts en gravure, je me suis concentrée sur la linogravure, qui n'est qu'UN type de gravure parmi d'autres. J'aime la douceur de la matière qu'on grave - des plaques de linoléum -, et le caractère moins physique de la tâche par rapport à la gravure sur bois. C'est une sensation que je trouve assez agréable.
Je ne m'attarderai pas sur cette étape de la gravure dans cet article, mais je vous laisse observer l'état de ma plaque après l'avoir gravée. En gravure, je conçois toujours mes dessins sur papier, avant de les décalquer sur la plaque de linoléum.
Encrer la plaque de linoleum
Comme je l'ai écrit, l'encre de linogravure "se travaille" avant de pouvoir l'appliquer au rouleau. J'utilise des spatules (ici, une spatule de peintre), et j'étire raisonnablement la matière. Le but est de pouvoir ensuite appliquer une fine couche d'encre sur le rouleau. La principale erreur à éviter ? Encrer sa plaque de linoléum avec un rouleau trop chargé en encre. Ce qui risque de se produire au moment de l'impression, c'est que l'encre "bave" et comble les creux de la plaque, ceux-là même qui sont censés rester blancs.
Je fais en sorte d'encrer ma plaque avec un rouleau encré de manière régulière sur toute sa largeur, pour une application d'encre uniforme.
Il n'est pas nécessaire de trop appuyer au moment d'encrer sa plaque, il faut simplement veiller à laisser le moins de traces de rouleaux possible, car celles-ci pourraient se voir à l'impression.
Vous remarquerez que ma gravure est bicolore. Pour réaliser des gravures polychromes, plusieurs options se présentent à nous en linogravure :
- graver les différentes zones de couleur sur plusieurs plaques, et les imprimer en les associant comme un puzzle (je suis assez coutumière de cette méthode).
- réaliser une gravure dite "en réduction", ou "à lino perdu", ce qui consiste à graver et imprimer sa plaque en plusieurs fois, de la couleur la plus claire à la couleur la plus foncée, en regravant la plaque entre chaque étape. Au fur et à mesure qu'on regrave et réimprime la plaque couleur par couleur, celles-ci viennent successivement recouvrir partiellement les précédentes (je vous laisse aller regarder la jolie gravure Art Déco de Fabienne, pour laquelle elle a utilisé cette technique). À la fin du processus, la plaque de linoléum n'est plus utilisable, ce qui oblige à réaliser tous les tirages qu'on souhaite faire de sa plaque dès le départ.
- Trouver des stratagèmes pour que les différentes couleurs choisies ne se touchent pas directement sur la plaque. C'est l'option que j'ai choisie pour cette gravure.
Ici, j'avais envie d'emprunter aux pulls jacquard leur variété de couleurs et motifs, tout en allant à l'essentiel dans mon trait. J'ai donc choisi d'exploiter le blanc du papier et de m'en servir comme une couleur à part entière pour le pull : en creusant une large bande dans ma plaque - comme je vous le montre sur la photo précédente -, j'ai non seulement intégré une partie blanche dans les motifs du pull, mais j'ai aussi séparé la zone supérieure du personnage, encrée en bleu marine, et la partie basse encrée en ocre jaune. Ces espaces, grâce à la large taille les séparant, ne se touchent pas, et il m'a donc été beaucoup plus facile d'utiliser deux couleurs sur la même plaque, sans risquer qu'elles se chevauchent et que le résultat ne soit pas propre. Sans cette astuce, il m'aurait fallu opter pour une des deux autres techniques sus-citées.
À savoir que ce n'est pas un choix qui s'improvise. Il vaut mieux l'anticiper dès la conception du dessin.
Grâce à la large bande blanche taillée dans la matière, je peux aisément réaliser mon encrage bleu marine sans dépasser sur l'ocre jaune préalablement encré. |
Procéder à l'impression :
Une fois que la plaque de linoléum est correctement encrée, vient le moment que je préfère, celui de l'impression !
En effet, la plaque de linoléum n'est qu'un intermédiaire, ce n'est pas la gravure ! Elle est une matrice qui va permettre de transférer son dessin gravé, puis encré, sur le papier.
La gravure, c'est le résultat auquel on aboutit une fois qu'on peut tenir le papier entre ses mains. Elle diffère d'une illustration print classique par la technique utilisée et le fait que chaque tirage est un original, unique, car réalisé à la main. Il faut encrer à nouveau sa plaque de linoléum entre chaque impression, ce qui rend le processus d'impression très long quand on souhaite imprimer à 30, 50, 100 exemplaires (soyons fous !). À titre d'exemple, en l'espace d'un après-midi, j'ai pu imprimer cinq exemplaires de la gravure que je vous présente aujourd'hui.
La gravure, c'est le résultat auquel on aboutit une fois qu'on peut tenir le papier entre ses mains. Elle diffère d'une illustration print classique par la technique utilisée et le fait que chaque tirage est un original, unique, car réalisé à la main. Il faut encrer à nouveau sa plaque de linoléum entre chaque impression, ce qui rend le processus d'impression très long quand on souhaite imprimer à 30, 50, 100 exemplaires (soyons fous !). À titre d'exemple, en l'espace d'un après-midi, j'ai pu imprimer cinq exemplaires de la gravure que je vous présente aujourd'hui.
Cette étape de l'impression est vraiment pour moi la plus excitante, car c'est là que le dessin qu'on a imaginé prend vie. Jusque là, il n'est pas toujours évident de savoir si on a bien travaillé (comprendre, si le résultat sera à la hauteur de nos espérances) rien qu'en regardant la plaque de linoléum : on voit son dessin en négatif, les coups de gouges apparents donnent parfois l'impression d'un travail un peu grossier, et il faut forcer sa perception pour voir que les "creux" correspondent aux zones qui resteront blanches sur le papier.
Pour imprimer ses linogravures, là encore, différentes techniques coexistent :
- imprimer à la cuillère : on place la feuille de papier sur laquelle on souhaite imprimer sa gravure sur sa plaque encrée, et méticuleusement, on vient littéralement appuyer sur la plaque avec une cuillère, centimètre par centimètre, en maintenant une pression égale avec le pouce et un petit mouvement de balancier. Je ne pourrai pas vous en dire beaucoup plus sur cette technique, car, impatiente comme je suis, je ne suis parvenue à aucun résultat probant avec elle. Il faut y passer beaucoup de temps, c'est un travail de titan, que je trouve peu agréable et même plutôt douloureux. Ceci dit, certains parviennent à de très beaux résultats avec cette technique (et ont toute ma admiration !).
- imprimer à l'aide d'une presse : je dispose d'une petite presse à manivelle à la maison depuis peu, ce qui a vraiment changé ma pratique de la gravure. C'est un vrai plaisir de pouvoir imprimer sans attendre mes linogravures, tranquillement depuis chez moi. Je l'utilise plutôt pour de petits formats, et réserve les impressions plus délicates au moment que je passe, une fois par mois, dans un vrai atelier de gravure, muni d'une grande presse professionnelle.
J'espère que vous aurez apprécié cette incursion dans le processus de création d'une linogravure. Comme je l'ai écrit dans mon premier article de l'année, j'ai envie, cette année, de vous apporter davantage de contenu autour de la gravure. Si j'ai fini par en partager de moins en moins en 2017, c'est que j'étais gênée de publier des articles simplement pour vous "montrer" une gravure. Si un article comme celui-ci vous a plu, j'essaierai donc de vous faire entrer plus souvent dans les coulisses de mes réalisations en gravure à l'avenir.
Oh, j’adore ce billet ! Tes photos sont parfaites, on se rend bien compte ! Mais j’aurais bien aimé que tu en ajoutes quelques unes de plus à la fin, voire une petite vidéo, pour montrer comment la presse fonctionne, et ensuite, le résultat fraîchement imprimé (en plus de la photo du résultat encadré en début de ton billet).
RépondreSupprimerAurais-tu des conseils à me donner quant à l’achat d’une petite presse ? Quelle marque me recommandes-tu ? Y a-t-il des fonctionnalités, ou bien des caractéristiques, à privilégier ? Je suis une totale n00b en la matière, mais tu m’as donnée envie de m’y mettre. :)
Merci pour ton commentaire, je suis ravie que mon article t'ait plu ! Je réfléchis à d'autres articles sur la linogravure, et ai toujours en tête de publier un article décomposant le processus de A à Z. Mais c'est un article qui mettra du temps à naître, parce que la gravure n'est pas le domaine le plus évident à photographier en étant "au four et au moulin" (gérer la gravure, les mains pleines d'encre, d'un côté, et l'appareil photo d'un autre côté). Ca viendra, ça viendra, mais patience ! ;)
SupprimerPour ce qui est de l'achat d'une presse, je n'ai pas assez de matière à comparer pour te conseiller une marque plutôt qu'une autre. En revanche, je te conseille de te rendre dans un magasin de Beaux Arts pour t'y renseigner, et de bien préciser que c'est la linogravure qui t'intéresserait (si c'est le cas), car toutes les presses ne sont pas forcément adaptées à tous les types de gravure. Mais l'achat d'une presse est tout de même un investissement, alors mon conseil serait de te laisser du temps pour débuter sans, en imprimant manuellement tes premières réalisations, et voir si tu prends vraiment goût à la gravure. Sachant que tu peux aussi trouver, un peu partout en France, des graveurs qui, depuis leur atelier, te proposent, moyennant un peu d'argent, te t'imprimer les plaques que tu leurs apportes. C'est une solution qui peut te laisser un peu de temps de réflexion quant à l'achat futur d'une presse, tout en t'offrant des impressions de qualité professionnelle pour tes créations. J'espère t'avoir aidé un peu !
Quel bel article !
RépondreSupprimerJe ne suis pas une spécialiste de la linogravure, mais j’ai déjà eu la chance de participer à un atelier avec l’artiste David Delesalle. C’etait Vraiment une belle expérience. Et j’adore le travail de cet artiste. Si tu ne le connais pas je t’invite à le découvrir.
Bref. Sinon, tout ça pour dire que ton article m’a rappelé à ce bon souvenir. Je suis un peu touche à tout d’un point de vu art et DIY. Cela m’a donné très envie de m’y remettre. J’etais curieuse de savoir s’il existait une autre technique que la presse pour imprimer. Je connais la technique de la cuillère ou de la louche, mais il me semble qu’il n’y a rien de mieux que la presse. Où as-tu eu la tienne ?
https://lesmarottes.wordpress.com
Merci beaucoup pour ta réaction ! Je ne connais pas cet artiste, mais je suis sûre en effet que ça a dû être une belle expérience. Le processus de création de la gravure est vraiment fascinant, je trouve, je ne pense pas que j'aurais eu envie d'essayer si j'avais seulement "vu des gravures" dans leur état final. C'est précisément le fait d'avoir pu observer l'envers du décor lors de quelques expositions consacrées à des artistes graveurs (le japonais Hiroshige, notamment), d'avoir vu les outils utilisés, les plaques encrées, qui m'a fasciné et donné envie de me lancer dans l'aventure.
SupprimerPour ce qui est de l'impression, en effet, une presse de qualité est assurément la meilleure des options. Je connais cependant des personnes qui parviennent à des résultats impressionnants avec la technique à la cuillère. Personnellement, je n'arrive à rien de bon avec cette technique, qui demande énormément de patience, et aussi de force (ça fait mal au pouce), pour appuyer sur le papier en maintenant toujours une pression égale. Pour des gravures de petit format, ça va, mais pour de grandes impressions, ouille ! Ceci dit, je ferai un article en me forçant à utiliser cette technique, un jour, pour exemple. ;)
J'ai acheté ma presse dans un magasin de Beaux Arts (Dalbe). J'avais besoin de la voir, et d'avoir parfaitement confiance pour ce premier achat, qui était déjà un petit investissement pour moi.
Merci pour ta réponse et tes conseils !! Si tu fais un article sur l’impression à la cuillère, je guetterai pour voir un peu. Si la pratique n’est pas régulière, c’est vrai que l’achat d’une presse peut paraître un investissement à perte. Bon... à voir. Bonne continuation en tout cas. Je retournerai faire un tour sur ton blog. À bientôt !
SupprimerTrès sympa cet article pour nous partager le processus de la linogravure ! Tu expliques très bien et c'est très clair. Hâte de voir d'autres billets de ce genre. :)
RépondreSupprimerMerci Gaëlle ! Et je t'adresse mes plus plates excuses pour cette réponse plus que tardive, on vient de me signaler que des commentaires n'apparaissaient pas, et en effet, j'en avais un paquet qui étaient restés bloqués, sans explication, dont le tien, qui attendait pourtant désespérément d'être validé depuis février).
SupprimerUn autre article sur l'impression des gravures devrait arriver en septembre. ;)
Bonjour Marion, d'abord félicitations pour ton travail. Je suis illustratrice et je me mets doucement à la lino (que j'adore) même si j'utilise plutôt des plaques de gomme-vinyle à graver, plus souples que le vrai lino.
RépondreSupprimerMa question est : comment melanges-tu les couleurs entre elles ? Directement sur la plaque de verre ou séparemment (dans un bol)?
A propos de plaque à encrer : la tienne semble en plexi... une bonne adresse où s'en procurer?
Merci :)
Bonjour Annalisa, et merci pour ton commentaire !
SupprimerAlors : pour mélanger les couleurs, je te conseille de le faire à plat, en utilisant une spatule (comme celle que tu vois sur ma photo 6, qui est une spatule de peintre, pour appliquer... de l'enduit, initialement ! Ca fait parfaitement l'affaire, et c'est important pour "travailler" ses encres"). En effet, les encres pour la gravure sont un peu pâteuses, et il faut les étirer, pour pouvoir n'en appliquer qu'une fine couche sur le rouleau. Les mélanger à plat va t'aider ensuite à n'en prélever que la juste dose avec ton rouleau.
Concrètement, pour faire un mélange, j'applique une noisette de ma première couleur sur la plaque, je la travaille un peu à la spatule. Puis j'ajoute la deuxième couleur à côté, et je continuer à les travailler ensemble.
Et concernant la plaque à encrer : dans cet article, je me suis simplement servie du couvercle d'une boîte en plastique, mais sinon, le mieux est effectivement d'acheter une plaque de plexi : tu en trouverais dans tous les magasins de bricolage, chez Leroy Merlin par exemple.
J'espère avoir répondu à tes questions, n'hésite pas à revenir vers moi si besoin. ;) J'ai une vidéo en préparation pour mieux détailler mon processus de création en linogravure, je vais essayer de m'en occuper assez vite pour pouvoir la publier prochainement.
Merci beaucoup Marion pour tes réponses !
RépondreSupprimerJusqu'ici j'ai utilisé des encres à l'eau Schmincke, en les travaillant directement au rouleau jusqu'à avoir la bonne consistence. Mais je vais m'équipper d'une spatule... aussi car hier pour la première fois j'ai eu un souci et mon encre noire ne voulais pas en savoir d'accrocher comme il faut au rouleau, qui continuait de glisser dessus... l'horreur!
Je n'ai pas expérimenté les encres de cette marque, mais je pense que tu auras tout de même intérêt à utiliser une spatule. On a plus vite fait d'appliquer trop d'encre sur le rouleau que pas assez, et bien étaler et étirer l'encre sur ta plaque de plexi au préalable t'aidera non seulement à en appliquer la juste dose sur ton rouleau, et aussi à ce qu'elle soit appliquée uniformément sur toute la largueur du rouleau.
SupprimerBonne gravure ! :)
Bonjour,
RépondreSupprimerJe viens de découvrir la Linogravure, dèjà une passion qui s'installe.
Je commence à m'équiper !
Comment lave-tu ta plaque de plexi, après , simplement à l'eau?
Pour toi quelle la meilleure marque d'encre acrylique?
Connais-tu des endroits , Ateliers où faire des stages à Paris?
Merci
Séverine Estival
Bonjour,
RépondreSupprimerJe débute cette nouvelle passion et commence à m'équiper!
Je voudrais savoir comment tu laves ta plaque de plexi après?
Et d'après toi quelle est la meilleure marque d'encre acrylique?
Merci à toi pour ton blug super utile et clair pour moi!
séverine
Bonjour Séverine ! Pardonne-moi pour cette réponse plus que tardive, on vient de me signaler que certains commentaires n'étaient pas publiés, et le tien faisait partie de ceux qui étaient restés bloqués sans que j'en aie été avertie. J'ai pu tout récupérer et prendre connaissance de vos petits mots.
SupprimerAlors pour répondre à tes questions, oui, je lave tout simplement mes plaques à l'eau, car j'utilise des encres à l'eau, de la gamme Aquawash, chez Maison Charbonnel. Si j'utilisais des encres à l'huile, il me faudrait utiliser du White Spirit pour les nettoyer. Les encres à l'eau me vont très bien, leur rendu me plaît, et leur autre avantage - non négligeable - est qu'elles peuvent être utilisées telles quelles : les encres à l'huile doivent être utilisées sur une plaque chauffante quand on fait ses mélanges, ce qui n'est pas vraiment accessibles en dehors d'un atelier professionnel.
Pour ce qui est de trouver un endroit pour faire des stages, je n'ai malheureusement pas de pistes à te donner, si ce n'est de te renseigner auprès des Beaux Arts, qui organisent des cours publics dans différents domaines. J'ai moi-même pu utiliser l'atelier des Beaux Arts de ma ville pendant 3 ans, à raison d'une journée par mois. Toutes les écoles ne proposent pas les mêmes cours publics, ni aux mêmes conditions (ce sont parfois des cours de 2 heures par semaine, ce que je trouve moins pratique qu'une journée par mois) mais ça vaut peut-être la peine de te renseigner ?
Il existe aussi des cours / ateliers privés, que je n'ai pas testés, mais c'est vrai que c'est une pratique qui coûte rapidement cher, si on veut la tester autrement que chez soi en autodidacte.
J'essaierai donc de continuer à ponctuer mes articles par ici de tous plein de petits conseils pour t'accompagner dans ta nouvelle passion. ;)
Bonjour Marion,
RépondreSupprimerMerci pour ton article. Je commence la linogravure et je viens de faire ma toute première impression. L’encre n’est pas uniforme sur tout le dessin. Penses-tu que le problème soit plus relié à la technique d’impression qu’à la quantité d’encre ? Je me demande comment bien faire la technique à la cuillère. La linogravure n’est pas super populaire au Québec. J’ai beaucoup de difficultés à trouver de bonnes ressources pour m’aider.
Merci !
Marika
Bonjour Marika !
SupprimerJe ne suis pas étonnée par ce que tu m'écris, la technique d'impression à la cuillère est en effet plus fastidieuse qu'avec une presse. Il faut un peu d'huile de coude pour parvenir à un résultat satisfaisant, et faire plusieurs essais avant d'atteindre un résultat satisfaisant.
J'ai en tête de consacrer un article sur l'impression à la cuillère justement, il faut que je trouve le temps pour bien faire les choses.
Dans tous les cas, je te dirais de ne pas te décourager, et de persévérer. En gardant en tête que l'impression à la cuillère donne rarement un résultat aussi uniforme que celui qu'on obtiendrait avec une presse. Mais c'est aussi ce qui peut faire son charme, cela dépend de ce que tu souhaites obtenir. Je ne sais comment tu as dosé ton encre, mais je ne pense pas que le problème vienne de là.
Essaye peut-être de varier la façon dont tu exerces une pression sur la cuillère, par de petits mouvements circulaires, en utilisant la pression de ta paume, le dos de la cuillère sur la feuille, et d'appuyer sur le papier très régulièrement, et méthodiquement, pour couvrir chaque espace de la feuille. N'hésite pas à me contacter par MP sur Instagram, là j'ai bien conscience que mes conseils ne sont pas très visuels :), mais sur instagram (@marionromain) je pourrai peut-être t'envoyer une petite démo, en attendant un article digne de ce nom par ici.
A bientôt !
Super chouette de nous avoir montré comment tu fais. C'est tout un art c'est sûr et il faut probablement une bonne dose de patience et de dextérité. :)
RépondreSupprimerMerci pour ce retour ! C'est un plaisir de partager.
SupprimerBonjour. Je viens de découvrir cet article très intéressant, me mettant doucement à la linogravure. Vous dites qu'il est important de placer la feuille sur la matrice et pas l'inverse. Pourquoi ne pourrait-on pas appuyer la matrice sur la feuille ? Ca me semble plus facile et plus pratique, non ? Merci.
SupprimerBonjour Claire,
SupprimerEn effet, la facilité aurait tendance à vouloir nous faire placer la matrice sur la feuille, ne serait-ce que pour bien la placer comme on le souhaite, mais la qualité d'impression sera beaucoup plus grossière si c'est sur la matrice que vous appuyez pour imprimer.
En réalité, il est important que cette matrice reste sur une surface parfaitement plane pendant toute la phase de l'impression (donc sur votre plan de travail), et que ce soit sur la feuille que vous exerciez vos mouvements d'impression.
Bonjour Marion,
RépondreSupprimerTout d'abord je voulais vous remercier car votre article m'a beaucoup aidé !
J'aurais une petite question dont je ne trouve pas la réponse... Une fois l'impression faite, dois-je nettoyer la plaque de lino comme pour le rouleau et le support d'encrage ? (j'aimerais imprimer plusieurs variantes de couleurs de ma lino...)
Belle fin de journée
Christine
Bonjour Christine, toutes mes excuses pour cette réponse plus que tardive, un souci avec l'interface de mon blog m'empêchait d'intervenir sur mes commentaires depuis l'année dernière. Je pense que vous avez trouvé votre réponse et avancé dans votre pratique depuis votre message, mais oui, il faut nettoyer votre plaque une fois une session d'impression terminée. Cela vous permettra de la réutiliser facilement ensuite, et d'en préserver la qualité. Pour la nettoyer, vous pouvez tout simplement la passer sous l'eau, et la laisser sécher à plat.
SupprimerBonne continuation
Bonjour Marion,
Supprimermerci pour votre réponse. J'ai effectivement trouvé réponse à ma question depuis ! ;)
Aujourd'hui je reviens vers vous avec une nouvelle question concernant les encres. J'avais réalisé une lino avec la couleur - Bleu outremer - de charbonnel. La couleur est très jolie mais trop vive pour ma nouvelle création. J'étais surprise à l'époque de constater la différence entre la couleur indiquée sur le tube et la couleur contenue dans le tube. En magasin, on ne m'a pas laissé la possibilité de tester les couleurs je dois donc me référérer au bandeau de couleur sur le tube qui n'est pas fidèle.
Auriez-vous des exemples de linogravures avec les couleurs - bleu prusse - et - bleu océan- ? Cela m'aiderait grandemant dans mon choix...
Et autre question, est-il possible de mélanger les encres ?
Bonne fin de journée
Bonjour Christine,
SupprimerEffectivement, les couleurs indiquées sur les tubes sont la plupart du temps trompeuses. En fait, je n'utilise jamais les couleurs des tubes pures, et je travaille la plupart du temps avec simplement les couleurs primaires, que je travaille pour obtenir les mélanges que j'ai en tête. Ce qui me permet de répondre à votre dernière question : oui, tous les mélanges sont possibles, les encres se travaillent à la spatule sans aucun souci. (attention au rouge, qui a un pouvoir colorant très puissant par rapport à d'autres teintes, il vaut mieux en ajouter progressivement pour ne pas perdre le contrôle sur son mélange) ;)
Merci Marion pour votre aide !
SupprimerJe confirme que le rouge est à ajouter par toutes petites pointes sinon elle prend vite le dessus sur les autres couleurs :)
Bon week-end à vous,
Christine
Bonjour,
RépondreSupprimerPremièrement merci pour cet article plutôt bien détaillé.
Cependant j'ai une question concernant l'encrage. J'utilise pour ma part de l'encre noir RSR 289 CHARBONNELLE AQUA WASH, mais cette dernière reste très épaisse malgré le fait de la travaillé. Elle provoque même des amas lorsque je fais des séries en trop grand nombre (20). J'ai tenté de la diluer un peu à l'eau sans résultats concluants. On peut voir sur ta photo lors de l'encrage que l'encre bleu semble assez liquide par rapport à l'encre pâteuse qui sort du pot.
Avec quoi dilue tu ton encre ? Y a t-il des encre plus propices à ce type d'impressions ?
Merci d'avance.
PS: Je fais actuellement des impression sur du coton a maille assez épaisse
Bonjour, et toutes mes excuses pour cette réponse plus que tardive, un souci avec l'interface de mon blog m'empêchait d'accéder à mes commentaires depuis plusieurs mois.
SupprimerJ'utilise exactement la même encre, et il ne faut pas diluer cette encre, ni avec de l'eau, ni avec quoi que ce soit d'autre.
Il peut cependant arriver que certains tubes soient défectueux et qu'on se retrouve avec un tube entier d'encre épaisse et pâteuse, difficile à travailler. Cela m'arrive de temps à autre sur cette même gamme d'encres. Il n'y a pas de solution si ce n'est rapporter le tube au magasin (si celui-ci est compréhensif).
Sinon, quand cela m'arrive, j'essaie de réserver cette encre pour des mélanges de couleurs : en la mixant avec un tube d'encre non défectueux, le mélange va logiquement gagner en fluidité.
Merci Marion...je débute....
RépondreSupprimerBonjour. J ai une petite presse pour la reliure. Peut-elle servir pour imprimer du lino. Pour l instant le papier colle et se déchire par endroit. J utilisé comme papier du canson aquarelle 300g/M2. Merci
RépondreSupprimerBonjour et désolée pour cette réponse tardive, les commentaires ne me parvenaient plus depuis quelques mois. J'espère que vous avez poursuivi vos tests avec succès depuis le mois de janvier.
SupprimerAvec un temps de retard, je pourrai tout de même vous répondre que je n'ai jamais testé de presse pour la reliure en lino, mais je sais que certaines personnes ont fait ce type d'"expérimentations", même si ce n'est pas adapté, en soi. Il faut tenter !
Le papier ne me semble pas problématique en tout cas, c'est étonnant que vous ayez des déchirures (peut-être un problème d'encrage ?)
Bonjour .
RépondreSupprimerJe débute pour la première fois la linogravure , mais je trouve que ma plaque de lino est dure , et difficile a graver .
Bonjour, et désolée pour cette réponse tardive !
SupprimerLes plaques de linoléum peuvent avoir parfois une texture sensible aux températures ambiantes. Si une plaque est un peu difficile à travailler, la placer près d'une source de chauffage pendant un moment peut aider à l'attendrir un peu.
Il y a aussi des différences selon les linos gris, les linos marrons et les linos blancs. Pour ma part je préfère les linos marrons, que je trouve légèrement plus tendres et agréables à graver.