Le mois dernier, je vous présentais la genèse de ce projet brodé, A Year of Stitches, que j'entends glisser dans les recoins de mon temps libre tout au long de cette année 2022.
A Year of Stitches - février 2022
Quitte à mettre dès le début la chronologie de ce projet "en péril", j'ai pris le parti de ne pas broder du tout sur ce projet au mois de janvier, préférant en asseoir d'abord confortablement l'idée dans ma tête, tester sa solidité.
Laisser s'arrimer les idées
Le mois de février m'a permis de la conforter. Il y a quelques jours, j'écoutais Pénélope Bagieu se confier dans un épisode du podcast "Inspiration créative", et elle résumait parfaitement le besoin que j'ai moi-même ressenti de m'assurer que je ne me lasserais pas de mon idée au fil des mois. Les idées vont et viennent, il peut nous en venir parfois beaucoup trop à la fois. Mais peu survivent finalement à l'emballement éphémère qui les a vues naître. Alors se donner le temps d'en laisser une surnager parmi toutes les autres, lui permettre de s'arrimer à soi, c'est souvent s'assurer du fait que cette idée, c'est la bonne.
En février, j'ai continué de cohabiter avec mon idée. Ma grande toile est restée un petit moment encore entreposée contre le mur dans mon atelier, tandis que régulièrement, je posais les yeux sur mon dessin préparatoire, réalisé le mois dernier. Lentement je m'habituais à mon projet.
Oser commencer
Parfois, face à un projet qui nous parait impressionnant, on ne sait pas - plus - par quel côté commencer, et la tâche nous paraît trop grande. Au fil des semaines de ce mois de février, j'ai fini par réaliser que cette première phase d'observation - certes nécessaire, certes essentielle - finissait par me tendre un piège : à trop souhaiter prendre le temps de m'habituer à mon projet, cette prise de recul prenait le chemin d'une reculade devant l'obstacle. De la même façon qu'on est parfois frileux.euse à amorcer la première page d'un cahier neuf, je n'avais moi non plus pas envie "d'abîmer" ma grande toile.
Dès que j'ai pris conscience de ce qui me guettait, mi février, le soir-même, je me suis forcée à ne plus réfléchir, me suis emparée d'une paire de ciseaux, d'un crayon à papier, et ne me laissant pas le choix, j'ai enfin reporté mon dessin sur la toile. Deux heures plus tard c'en était fini de la reculade.
Broder les premiers points
En cette fin février, les premiers points viennent tout juste d'être réalisés. Et je me souviendrai du jour où j'ai brodé le bec de cet oiseau, de l'actualité sombre qui, m'empêchant de penser à autre chose, d'entreprendre les autres tâches de ma journée, m'aura ramenée aux gestes les plus mécaniques, les seuls que j'étais capable d'exécuter en ce jeudi 24 février 2022. Ce week-end, sur Instagram, alors que j'exprimais mon sentiment d'impuissance face à l'actualité, une personne m'a écrit que les linogravures d'oiseaux qu'elle venait de recevoir lui offraient de s'envoler elle aussi quelques instants en les regardant, s'échappant furtivement du monde.
Alors, si commencer ce projet était sûrement le plus difficile, si le faire dans ces conditions l'était d'autant plus, j'espère maintenant moi aussi pouvoir m'offrir quelques envolées à travers lui au cours des mois à venir, que j'aimerais voir ponctués de jours plus heureux.
Rendez-vous au mois de mars pour la suite de ce projet. Je m'attarderai davantage sur mes premiers ressentis par rapport au support et aux techniques choisis.
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